Le subterfuge est relativement simple en pratique.
Les constructeurs utiliseraient ainsi des immatriculations “tactiques”, afin de faire tourner leurs usines, et réduire leurs coûts fixes.
Ces immatriculations tactiques consistent à immatriculer des véhicules non encore vendus. C’est d’autant plus intéressant lorsque les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous.
Les véhicules non vendus sont ainsi immatriculés à la dernière minute, puis placés chez des concessionnaires ou des loueurs de courte durée.
Ces véhicules peuvent également être utilisés pour des essais clients, ou bien à des démonstrations. Une fois cette période passée, le véhicule est vendu d’occasion à un prix pouvant être inférieur de 20% par rapport au prix du modèle vendu neuf.
L’avantage pour les constructeurs est que ces véhicules apparaissent dans leurs statistiques qui sont publiées sur une base mensuelle.
Le constructeur Dacia serait celui qui utilise le moins cette tactique. En revanche, l’italien Fiat apparaîtrait comme le mauvais élève en la matière.
Ainsi, 45% des ventes du constructeur Fiat réalisées en 2016 auraient été faites à des réseaux de loueurs français. Le constructeur se défend en indiquant que les concessionnaires auraient besoin de véhicules de démonstration, et que les véhicules Fiat ont toujours été très présents chez les loueurs.
Dans le haut de gamme, il apparaît que plus de 35% des jeep immatriculées auraient été des ventes tactiques.
Ces ventes entraînent sur le long terme un risque de baisse des résultats financiers, sachant que ces véhicules sont vendus moins chers. L’intérêt n’est donc que sur le court terme.
A noter également que ces ventes pourraient s’assimiler à de la concurrence déloyale pour les particuliers qui revendent leur véhicule. En effet, le prix de revente des ces véhicules est tiré à la baisse. Cela découle du fait que les véhicules immatriculés artificiellement reviennent sur le marché de l’occasion quelques mois plus tard, avec un kilométrage très faible.